Navigation dans l'archipel des Glénan
Avertissement :
Ce qui suit n'a ni la précision, ni la fiabilité des instructions
nautiques ou d'un pilote côtier. C'est ce qu'une pratique occasionnelle
a pu m'apprendre au cours des années. |
Généralités.
Situés à une dizaine de milles du port de Concarneau, les
Glénan sont accessibles aux petits croiseurs côtiers. Cela ne
doit pas faire oublier qu'on est déjà au large et qu'il faut
prendre toutes les précautions d'usage : météo,
matériel de navigation et de sécurité, provisions, habits
chauds, crème solaire... et surtout un bateau en bon état et
l'équipage qui va avec.
Ceci dit, la découverte des îles qui se dévoilent peu
à peu, puis la navigation dans cet archipel changeant au gré
des marées et des éclairages, procurent des satisfactions
multiples. Tous peuvent y trouver leur compte : promeneurs, pêcheurs,
amateurs de baignade et de bain de soleil, ou forcenés de la navigation
entre les cailloux.
On peut, sans difficulté particulière, aller mouiller à
Posmar, ou dans l'anse du phare de Penfret, ou au mouillage de La Pie, voir
contourner prudemment Banannec pour rejoindre La Chambre. Pour aller plus
loin sans être un familier des lieux, il faut nécessairement
une carte détaillée, un annuaire des marées et quelques
notions de navigation. De nuit ou par mauvaise visibilité, la navigation
dans l'archipel est fortement déconseillée.
Les parages des Glénan.
De l'ouest au sud-est par le sud, les Glénan sont bordés de
plateaux rocheux d'une largeur de 2 à 3 milles. Au nord-nord-ouest,
à 1 mille environ de l'archipel proprement dit, on trouve les roches
des Pourceaux puis l'Ile aux Moutons. Plein est, à 3 milles environ,
commencent les hauts fonds de la Basse Jaune. Tous ces endroits sont plus
ou moins malsains. En fait, seul le secteur nord-est des Glénan est
parfaitement dégagé.
Les passes d'accès au "lagon".
Deux passes faciles :
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La passe de Pen-An-Men :

Venant de l'est ou du nord, on double la pointe nord de Penfret en longeant
la côte de l'île. A l'ouest se trouvent le banc de sable de Guiriden
et la roche de la Tête de Mort. Celle ci interdit de faire route
directement vers la partie ouest de l'archipel.
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La passe de La Pie
Venant du nord ou du nord-ouest on met le cap sur la balise de La Pie que
l'on laisse à tribord. On accède directement au mouillage de
La Pie et, en contournant Bananec, au reste de l'archipel..
Une passe facile, mais délicate à repérer :
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La passe des Pierres Noires :

Entre La Pie et Guiriden, il y a possibilité de traverser les Pierres
Noires par une passe assez étroite mais parfaitement sûre. On
laisse à bâbord deux roches bien reconnaissables. Pour l'emprunter
la première fois, il vaut mieux laisser passer devant soi quelqu'un
qui connaît (Les vedettes de promenade passent souvent par là).
Deux passes plus compliquées :
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Le chenal des Bluiniers :
Venant de l'ouest, la passe ne présente pas de difficulté
jusqu'à la tourelle du Broc'h, qu'on laisse à tribord. Au
delà, soit, si la marée le permet, on passe entre Drenec et
Saint Nicolas en s'écartant des roches qui prolongent Saint Nicolas
à l'ouest-sud-ouest, soit on contourne Drenec par le sud, ce qui demande
une navigation précise.
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Le chenal de Brilimec
Venant du sud, on emprunte un chenal large et profond entre les roches de
Men Goë et les roches du Ruolh, puis on passe entre les Méaban
et Brilimec. La seule difficulté est que le balisage est inexistant
et que l'on doit donc se repérer par soit même en prenant des
alignements et des relèvements (l'amer de Guiautec, le sémaphore
et le phare de Penfret, les Méaban, etc...).
Quelques mouillages classiques.
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La Chambre
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Entre Saint Nicolas et Bananec au nord, et Drenec et Cigogne au sud.
Sûr quel que soit le temps, il peut être très inconfortable
à marée haute par grande houle d'ouest. Souvent très
encombré.
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La Pie
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Dans l'anse entre Saint Nicolas et Bananec, au nord du banc de sable qui
relie ces deux îles à marée basse.
Agréable, facilement accessible, bien protégé sauf par
vent du nord. Souvent très encombré.
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Guiriden
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Suivant le sens du vent, on mouille au nord ou au sud du banc de sable de
Guiriden.
Utilisable seulement à marée basse. La couleur claire
du fond lui donne souvent un air de plage tropicale.
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L'anse du phare de Penfret
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A l'ouest de la pointe nord de Penfret.
Agréable, facilement accessible, mais complètement ouvert aux
vents de nord-ouest à nord.
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La plage du Thonier
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Sur la côte ouest de Penfret.
Très bon par vent de nord-est à sud-est. Se méfier de
la roche qui se trouve au droit des bâtiments qui surplombent la plage
et du câble sous-marin désaffecté qui constitue un très
bon piége à ancre.
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Posmar
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Jolie petite anse à l'est de Penfret. Bien abritée par faibles
vents du nord au sud en passant par l'ouest. Très inconfortable quand
la houle contourne l'île et, bien sur, par vent d'est. Fonds de graviers
de mauvaise tenue.
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La plage du Loc'h
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Entre Cigogne et la grande plage du Loc'h.
Relativement bien abritée, sauf par vent d'ouest, mais très
peu de fond.
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L'anse de Sterval
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Petite anse profonde et étroite sur la côte ouest du Loc'h.
Un abri excellent par vents de nord-ouest à sud-est en passant par
le nord-est, mais complètement ouverte au sud-ouest. Pas beaucoup
de place.
Quelques piéges, classiques eux aussi.
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La Tête de Mort :
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Roche tabulaire à 1,8 très peu visible, dans le sud-est
de Guiriden, exactement sur la route qui irait directement de Pen An
Men à Cigogne. On peut l'éviter en longeant Penfret puis en
passant juste au nord de Vieux Glénan. (reste encore à éviter
un 0,2 entre Vieux Glénan et Cigogne ...).
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Le 1m entre Cigogne et Drenec :
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Toute petite roche, on peut passer dix fois à coté en ignorant
son existence, mais quand se la prend, c'est douloureux. On l'évite
en passant plus prés de Cigogne que de Drenec. (Pas trop prés
quand même).
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Le banc de sable entre Drenec et Saint Nicolas :
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Il découvre à marée basse, et s'étend
assez loin vers le mouillage de La Chambre, au sud du chenal menant à
la cale de St Nicolas. |
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Le mouillage de Posmar :
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On s'y croit à l'abri par vent de secteur ouest, mais la houle contourne
l'archipel et vient vous prendre par le travers. Très
désagréable ! En plus les fonds sont de mauvaise tenue et l'ancre
chasse facilement.
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La plage du Loch :
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Contrairement aux autres plages de l'archipel, celle ci est
en pente douce. Aux grandes marées on peut aller à pied du
Loc'h à Cigogne. Alors, attention à l'échouage. |
Les marées.
Les heures de marée sont, à quelques minutes prés, celles
de Concarneau. Le niveau moyen est de 2.90 m au-dessus du 0 des cartes. Le
marnage est de 4.20 m en vives-eaux, de 2.10 m en mortes-eaux.
Les forts coefficients (les jours suivants la nouvelle lune et la pleine
lune) sont favorables aux nuits tranquilles échoué sur une
plage, les pleines mers étant en fin d'après-midi et fin de
nuit.
A l'inverse, les faibles coefficients sont favorables aux nuits sur ancre.
A marée basse, en fin de journée, il y a encore assez d'eau
pour disposer d'une bonne liberté de choix pour l'emplacement. On
est sur de ne pas talonner dans la nuit. A marée haute beaucoup de
roches restent émergées et protègent encore un peu de
la houle.
Les courants.
Les courants dans l'archipel sont variables mais généralement
faibles. Ils se renforcent autour de l'archipel, particulièrement
au nord et à l'est, où ils peuvent atteindre localement 2
nuds.
Les vents.
Les vents dominants sont d'ouest. Les vents les plus rares sont de sud-est,
particulièrement en été. Les tempêtes soufflent
généralement de sud-ouest à nord-ouest. La proportion
de calme (<1 nd) est de 2 à 3%. La proportion de vent frais ou
supérieur (>21 nds) varie de 3% en été à 60%
en hiver. En été l'influence des brises thermiques peut se
faire sentir : par temps calme, il arrive souvent que le vent passe du secteur
sud au secteur nord à la tombée de la nuit.